mercredi 17 août 2011

Pourquoi un nuage fléché sur Titan ?

Les courants atmosphériques conditionnent la météorologie de la planète, conduisant à  favoriser la formation de surprenants nuages en forme de flèche.

Pourquoi Titan, le plus gros satellite de Saturne possède ce qui ressemble à une énorme flèche blanche de près de 1000 kilomètres ?

Un nuage fléché sur Titan
Crédit: NASA/JPL/SSI


Un groupe de recherche dirigé par Jonathan Mitchell de l'Université de Californie ont utilisé un modèle global de circulation atmosphérique pour prouver que ce sont les courants atmosphériques qui sont responsables de telles formations.

L'étude nous apprend que ces fascinants nuages peuvent aussi être à l'origine d'importantes précipitations (allant parfois jusqu'à 20 fois plus que la moyenne) et que cela pourrait être essentiel dans l'altération de la surface de Titan par l'érosion.

On apprend également que contrairement à la Terre qui est partagée par plusieurs climats Titan n'en a qu'un unique : le climat tropical. Là où sur Terre ce climat ne couvre que la bande équatoriale sur Titan il couvre la planète entière ! Les résultats obtenus par les chercheurs mettent en évidence l'analogie non seulement pour le climat général mais aussi les tempêtes (phénomène local). La poursuite des études permettra de mieux comprendre le fonctionnement complexe du climat tropical sur Terre en se basant sur le climat tropical de Titan qui est beaucoup plus simple.

La sonde Cassini de la NASA qui est en orbite autour de Saturne depuis fin 2004 et a révolutionné notre compréhension de Titan, qui est plus volumineux que la planète Mercure et la Lune mais aussi le deuxième plus gros satellite du Système Solaire après Ganymède de Jupiter. Titan est entouré une épaisse atmosphère et des pluies de méthane se produisent.

Titan n'est pas si différent de la Terre que ça. Comme la Terre son atmosphère est principalement composé d'azote. L'eau est aussi présente mais gelée dans la croûte à basses températures. Le méthane y est thermodynamiquement actif dans la basse atmosphère comme pour la vapeur d'eau sur Terre : il forme des nuages, se précipite et réapprovisionne les sources à la surface créer des rivières, un cycle du méthane.

Les scientifiques pensent que la Terre peu après sa formation avait une atmosphère riche en méthane et pauvre en oxygène. Le méthane a fourni un effet de serre qui a probablement évité à la Terre de rester perpétuellement dans un état gelé qui résultait de la faible luminosité du Soleil jeune. En étudiant le climat de Titan ils espèrent mieux comprendre le climat de la Terre primitive.

La publication des chercheurs et le supplément.

mardi 16 août 2011

Une exoplanète noir charbon

Des astronomes ont découvert la plus obscure des exoplanètes connues à ce jour, un Jupiter chaud au doux nom de TrES-2b, orbitant autour de l'étoile GSC 03549-02811 à 750 années-lumière dans la constellation du Dragon. Elle a été découverte en 2006 par le Trans-Atlantic Exoplanet Survey (TrES).

Vue d'artiste de TrES-2b
Crédit: David A. Aguilar (CfA)

Au sein du Système Solaire Jupiter possède de brillants nuages d'ammoniac qui reflètent un tiers de la luminosité provenant du Soleil. A cause de sa forte température TrES-2b manque de nuages  semblables pour refléter la lumière de l'étoile.

TrES-2b orbite à 5 millions de kilomètres de son étoile. L'intense lumière de l'étoile chauffe TrES-2b à plus de 980° Celsius, ce qui est beaucoup trop chaud pour des nuages d'ammoniac. Au lieu de cela l'atmosphère contient des composés chimiques au fort pouvoir d’absorption de la lumière comme des vapeurs de sodium et de potassium ou encore de l'oxyde de titane à l'état gazeux. Pourtant aucun de ces produits peut expliquer entièrement la "noirceur" de TrES-2b.

Cependant les astronomes qui ont fait cette découverte précisent que l'exoplanète n'est pas complétement noire. Elle est tellement chaude qu'elle émet une faible lueur rouge, un peu comme des braises ou les résistances d'une plaque électrique.

En sa basant sur les données issues du télescope spatial Kepler de la NASA et en analysant les détails de plus cinquante orbites, les astronomes ont pu voir directement la lumière provenant de l'exoplanète et ainsi observer la plus petite différence de luminosité jamais détectée : seulement six parties par million. Cette faible fluctuation prouve que TrES-2b est extrêmement sombre, en effet un monde plus réfléchissant aurait montré des variations de luminosité plus grandes.

Pour ceux que ça intéresse la publication de cette découverte.